jeudi 11 février 2010

En cours : tentative de restitution d'un bouclier lenticulaire mérovingien

Pièce archéologique antique présentant le type de montage retenu pour cette réalisation : trois couches de lamelles superposées et collées (principe du contreplaqué) :

Tous les matériaux utilisés sont le plus proche possible de ce qui aurait pu être utilisé à l'époque : bois de peuplier (attesté), colle d'os & de peau, peinture à la caséine, toile de lin (suppositions vraisemblables).


Les planches de peuplier sont tout d'abord découpées en lamelles...


Elles vont ensuite être mises en forme sur ce moule, construit au préalable :


Le bouclier se compose de trois couches de lamelles croisées. Elles sont collées ensemble à la colle à chaud (colle d'os & de peau). Montage de la deuxième couche :



Le poële...


... et la colle.


Montage de la troisième couche :



Arrondi découpé avant la pose du tissu...


... et collage de la toile à la colle de peau (nécessite un repassage au fer chaud) :



Traçage du motif...


... et début de la peinture.


La peinture utilisée est une peinture à la caséine. Après l'application il convient de la laisser sécher plusieurs semaines à l'abri, après quoi elle devient complètement indélébile. Bien que l'on ne sache pas exactement comment étaient peints les boucliers mérovingiens, on sait que ce type de peinture existait à l'époque.

Bouclier XIIIeme, d'après le bouclier de Nordeck zu Rabenau (1250-1300)

Ce bouclier est construit en planches verticales collées et renforcées par une traverse sur le haut de l'assemblage, exactement comme sur la pièce de fouille présentée dans le message précédent.

Tous les matériaux utilisés sont des matériaux existant à l'époque :

Bois de tilleul - Colle de peau & colle à la caséine - Cuir non tanné.


Suivi des étapes...

Traçage :

Découpe des planches :


Corroyage des planches, ici à l'aide d'une dégauchisseuse et d'une raboteuse (traditionnellement on effectue cette étape au riflard).


Au final les planches feront 13 mm. d'épaisseur. Celles du modèle original font 10 mm. et sur l'ensemble des boucliers archéologiques de cette époque les épaisseurs varient de 7 à 15 mm. en tournant souvent autour de 10 et 12.


Réalisation de l'épaulement dans lequel viendra se placer la traverse haute :


Cette traverse sera simplement une planchette de 6mm. d'épaisseur, cintrée et collée.


Ce bouclier ne sera pas réalisé en seulement trois planches comme l'original par contre, mais en sept, afin de pouvoir obtenir une courbure plus importante.


Les planches sont collées ensemble sur le chant par groupes de trois, puis les deux moitiés seront ensuite réunies par la planche centrale.

Détail de la traverse de renfort (préalablement cintrée à l'eau chaude) :

Préparation et collage du cuir :

Le cuir de couverture est collé à la colle de peau, tout d'abord sur la face intérieure, puis ensuite sur la face extérieure. Le temps du séchage le bouclier est contraint sur une forme existante ( ayant autrefois servi à fabriquer des portes d'armoire) :

Le cuir est humidifié à l'éponge avant le collage car cela l'assouplit. Il est de plus nécessaire pour le collage à la colle de peau de repasser le cuir au fer chaud afin de bien faire fondre la colle en-dessous et d'affiner au maximum son application sur le support. il doit donc être humide pour éviter au fer de coller dessus (lorsque le fer est suffisamment chaud l'humidité s'évapore à son passage et le cuir s'applique bien).




Le bouclier est peint à la peinture à la caséine puis huilé pour l'imperméabiliser.





Sur les deux images suivantes l'huile n'est d'ailleurs pas encore totalement sèche...